Gestion des risques climatiques – modèles, instruments, résultats
Description succincte du projet
Désignation: Programme global Évaluation et gestion des risques pour l’adaptation aux changements climatiques (Pertes et préjudices) Commettant: Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) Pays: Projet mondial Durée totale: De 2013 à 2021
Situation initiale
Les conséquences du changement climatique sont de plus en plus sensibles et se manifestent à la fois par des épisodes météorologiques extrêmes et par des changements de l’environnement d’apparition plus lente. Partout dans le monde, les risques climatiques menacent les ménages, les zones d’habitation, les secteurs économiques, les infrastructures et les écosystèmes. Malgré les efforts engagés en matière de politique climatique et de protection du climat ou le déploiement de mesures d’adaptation, il subsiste des risques qui entraînent des pertes et des préjudices.
C’est pour traiter de manière adéquate ce sujet important des pertes et des préjudices que le Mécanisme international de Varsovie relatif aux pertes et préjudices liés aux incidences des changements climatiques (Warsaw International Mechanism for Loss and Damage Associated with Climate Change Impacts, WIM) a été institué sous forme de composante de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le thème des pertes et préjudices revêt une importance de plus en plus grande en raison de l’aggravation des risques climatiques et l’Accord de Paris sur le climat lui consacre un article (art. 8).
Les approches actuelles d’évaluation et de gestion des risques climatiques tiennent encore peu compte des pertes et des préjudices, des coûts non monétaires du changement climatique ou des changements lents du climat. Il est donc nécessaire de mettre au point ou perfectionner des méthodes et des instruments adéquats de gestion intégrée des risques climatiques et d’appuyer les pays les plus vulnérables dans la réalisation de mesures efficaces.
Objectif
La coopération allemande au développement et ses partenaires internationaux disposent de modèles éprouvés d’évaluation et de gestion des risques climatiques dans les régions les plus touchées.
Approche
Le projet promeut des méthodes d’évaluation et de gestion des risques climatiques. Il a élaboré à cet effet le « cycle de gestion des risques climatiques » (GRC), qui tient compte à la fois des épisodes météorologiques extrêmes ponctuels et des changements plus lents de l’environnement. Cette approche est composée de trois étapes :
Analyse et évaluation des risques climatiques
Identification d’actions et d’instruments adaptés de gestion des risques climatiques
Prise de décision et mise en œuvre
Une gestion globale et efficace des risques associe des méthodes d’adaptation au climat, de gestion des risques de catastrophe et de protection sociale à des instruments d’économie de marché et financiers innovants, comme le financement des risques et l’assurance contre les risques climatiques.
Les approches élaborées sont intégrées aux processus en cours dans le domaine du climat (plans nationaux d’adaptation, PNA), diffusées auprès des milieux spécialisés et reprises par la coopération allemande au développement. Le projet teste des méthodes dans des régions pilotes et avec des partenaires et en tire des enseignements qui viennent alimenter les processus de la politique climatique nationale et internationale. Les valeurs empiriques ainsi obtenues contribuent à une gestion des risques globale, incluant les risques climatiques et les risques de catastrophe.
Partant de ces modèles et de ces méthodes, le projet a conçu des formations modulaires destinées aux décideur·euse·s du secteur privé et public. Ces formations sont organisées dans plusieurs régions pilotes et pays, par exemple dans le Pacifique sud, en Inde, en Tanzanie, en Amérique centrale, dans la région du Mékong, au Sénégal, aux Philippines et dans les Caraïbes.
Le projet conseille en outre le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) en ce qui concerne la gestion des risques climatiques. Depuis sa création en 2013, le Mécanisme de Varsovie fournit au BMZ un accompagnement technique dans le contexte de la CCNUCC et appuie les conférences annuelles mondiales sur le climat (Conférences des parties, COP).
Résultats
En Tanzanie (lac Rukwa) et en Inde (Himachal Pradesh et Tamil Nadu), des évaluations pilotes des risques climatiques ont permis de mieux comprendre les risques locaux et ont appuyé le développement des politiques climatiques nationales et régionales.
Une base de données regroupant plus d’une centaine de méthodes d’analyse des risques climatiques est mise à la disposition des décideur·euse·s du monde entier. D’autres travaux ont dégagé des synergies entre la GRC et la thématique du genre et analysé les effets négatifs du changement climatique sur la pêche artisanale, un secteur important pour les pays en développement.
Un pool international de formateurs et formatrices a été constitué pour proposer les formations aux décideur·euse·s de haut niveau et au personnel technique dans le monde entier. Les contenus ont été intégrés aux programmes des universités dans les régions de coopération, ce qui a favorisé leur diffusion à plus grande échelle (systématisation).
Le projet a participé à l’élaboration de thèmes spéciaux pour le BMZ, comme les assurances contre les risques climatiques ou la migration climatique, et créé à cet effet des projets mondiaux autonomes, « InsuResilience » et « Changement climatique et migration ».
C’est le projet qui, en 2017, a assuré la mise en œuvre de la contribution allemande à la présidence fidjienne de la COP23 et à la tenue de la COP23 à Bonn. En vue de la COP25, le Chili, qui accueillera la conférence, a bénéficié d’un soutien financier qui lui a permis d’établir la première carte nationale des risques climatiques et de réaliser une plate-forme Internet.
Le projet a accompagné au plan technique et organisationnel le groupe d’expert·e·s du Mécanisme de Varsovie travaillant sur la gestion globale des risques. Par ailleurs, le projet coopère avec le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR) pour élaborer un guide technique sur l’évaluation globale des risques.