Le projet Our Village et les ateliers « Jeu de rôle » Effet miroir réussi !
Dans le cadre de la coopération germano-camerounaise, le projet « Our Village » est mis en œuvre par la GIZ dans trois groupements de la Région de l’Ouest Cameroun : Bameka, Batoufam et Fondjomekwet. Ce projet vise à redynamiser l’économie locale à travers la mise en place d’un système d’échange de biens et services basé sur des bons non monétaires. L’action vient répondre à un problème de manque de liquidité saisonnier au sein des villages et vient rebâtir un système de confiance où chaque membre de la communauté se sent valablement impliqué dans la mise en œuvre des actions de développement.
Dans ce système, la circulation de ces biens et services est adossée sur l’utilisation des bons dont la reconnaissance ne dépasse pas les limites territoriales de chaque communauté. Le bon est ainsi l’outil qui assure le lien des échanges d’une personne à l’autre. Il est un moyen complémentaire qui ne vient pas en concurrence de la monnaie nationale.
Après les ateliers de lancement dans les différents villages, il était question pour l’équipe du projet de faire une sorte de simulation de l’utilisation de ces bons avec un groupe restreint, afin d’évaluer les éventuels goulots d’étranglements sur la fonctionnalité du système.
Cet enjeu était au centre d’une série de rencontres axées sur les jeux de rôle. Cette approche pédagogique cherche à produire un effet miroir. Il s’agit de mettre les participants en situation de découvrir par eux-mêmes les opportunités qu’un tel système pourrait apporter comme valeur ajoutée au niveau local. Les travaux se sont déroulés dans chaque communauté en 4 temps forts :
Premier temps fort.
En s’inspirant d’un exemple sur leur vécu quotidien, les participants ont à travers une mise en scène identifié des situations très concrètes, auxquelles ils font souvent face suite aux problèmes de manque de liquidité. Ils ont aussi proposé des solutions endogènes souvent utilisées. L’idée ici est de les amener à réaliser les limites des solutions individuelles par rapport à l’approche de « Ourvillage » qui s’inscrit dans une dynamique communautaire.
Deuxième temps fort.
Dans cette perspective de solution communautaire, les participants devaient ensuite poursuivre en apportant les solutions à leurs problèmes par l’introduction des bons. En les mettant en situation réelle avec l’utilisation des spécimens de bons, ils ont pu d’une part se familiariser à l’outil d’une part, et d’autres parts identifier les potentielles difficultés dans l’utilisation des bons et l’importance au niveau communautaire des structures pour appuyer le système.
Troisième temps fort
Dans la continuité de la démarche, les participants lors de cette étape ont recensé des potentielles structures locales capables d’assurer un rôle d’accompagnement pour cette action. Ensuite, une autre série de jeux de rôle a alors permis de scruter les mécanismes de participation de ces structures à travers les facilités qu’elles peuvent apporter pour huiler le système et assurer la permanence de sa fonctionnalité.
Quatrième temps fort.
Les jeux de rôle ont concouru à produire chez les participants une sorte d’effet miroir, les mettant en capacité lors de cette étape ultime de puiser dans leur patrimoine culturel pour proposer des éléments symboliques qui apportent des détails conceptuels pour la réalisation des bons, en cohérence avec l’identité culturelle spécifique à chaque communauté. Ces éléments symboliques vont de la dénomination du bon, aux différentes coupures, en passant par les images, les couleurs, etc.
Au bout de ces quatre étapes, et au regard de la qualité des inputs devant servir pour la réalisation des bons, le moins que l’on puisse dire c’est que l’effet recherché a connu une réussite. Ainsi, les ateliers « jeu de rôle » augurent certainement des lendemains meilleurs au projet « Our village ».
Rendez-vous à la prochaine étape avec les ateliers de « designing » des bons.