Regard sur les espaces frontaliers : Sécurité et stabilité pour les habitants du Burkina Faso
Description succincte du projet
Déscription: Programme gestion intégrée des espaces frontaliers au Burkina Faso (ProGEF)
Commettant: Ministère fédéral allemand des Affaires étrangères (AA)
Co-financiers: Union européenne (UE), Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique (ETF)
Pays: Burkina Faso
Organisme de tutelle: Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD)
Durée totale: 2016 à 2020
Situation initiale
Entouré de six pays limitrophes, le Burkina Faso est au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Cette situation géographique particulière favorise les migrations et les échanges commerciaux transfrontaliers, deux sources de revenus importantes pour ce pays enclavé qui figure parmi les plus pauvres de la planète. En même temps, cette situation géographique est également un facteur de risque en termes de sécurité. Pour partie, les longues frontières du pays ne sont ni délimitées ni suffisamment contrôlées et n’offrent qu’une protection très médiocre à la population.
La situation de plus en plus instable dans les pays voisins que sont le Mali et le Niger ne fait qu’aggraver le problème. Dans les régions frontalières en particulier, la criminalité et le terrorisme se répandent facilement. Les conditions de vie sont souvent très mauvaises. Dans ces régions reculées, les services publics – et donc aussi des biens essentiels tels que l’eau et l’éducation – font largement défaut. Les soins médicaux ne sont souvent accessibles qu’au prix de longues heures de trajet. Les perspectives de développement sont faibles, ce qui contraint un grand nombre de personnes à émigrer vers les villes ou vers les pays voisins.
Les groupes violents ainsi que les trafiquants d’armes et d’êtres humains peuvent sans peine étendre leur contrôle sur les régions frontalières. Tout en profitant du fait que l’insuffisance des structures érode la confiance que la population peut avoir vis-à-vis de l’État, ces groupes attirent aussi les habitants de ces régions en leur proposant des revenus qui certes sont illégaux mais constituent souvent le seul moyen de gagner sa subsistance. Les forces de sécurité ne sont pas suffisamment formées et équipées pour enrayer ce phénomène.
Objectif
Le gouvernement du Burkina Faso améliore les conditions de vie de la population dans les régions frontalières et renforce la sécurité et la stabilité dans tout le pays.
Approche
Le Burkina Faso a réagi aux défis que pose la protection de ses frontières. Avec l’appui de la GIZ et dans le cadre du Programme Frontière de l’Union africaine (PFUA), le gouvernement a élaboré une Stratégie nationale de gestion des frontières (SNGF) et un programme d’appui à la gestion intégrée des espaces frontaliers. Ce programme allie diverses approches et fédère différents acteurs afin de promouvoir le développement social et économique dans les espaces frontaliers et pour mieux protéger les frontières, et donc les populations. La gestion efficace des espaces frontaliers joue un rôle primordial en Afrique : elle permet de prévenir les conflits, renforce l’intégration économique, améliore les conditions de vie et promeut la sécurité et la stabilité.
Avec des financements émanant du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique ainsi que du Ministère fédéral allemand des Affaires étrangères, la GIZ soutient le Burkina Faso pour la mise en œuvre de sa Stratégie nationale de gestion des frontières.
Le projet coopère étroitement avec le Secrétariat permanent de la Commission nationale des frontières, responsable de la mise en œuvre du Programme d’appui à la gestion des frontières. La GIZ conseille par ex. les collaborateurs pour l’élaboration de plans de travail, soutient la mise en place d’organes de concertation régionaux transfrontaliers et promeut les échanges avec les Commissions des frontières au Mali et au Niger. Cela a pour effet de renforcer le cadre institutionnel et juridique pour la gestion des espaces frontaliers.
Afin de mieux protéger les frontières et les populations, la GIZ forme les agents de la police, des douanes et de la gendarmerie pour qu’ils puissent assurer les contrôles de manière plus efficace et dans le respect des normes relatives aux droits de l’Homme, éviter les cas de corruption et renforcer la communication ainsi que la connexion en réseau. En outre, les postes frontières manquent souvent des équipements les plus simples tels que l’électricité ou le téléphone, ce à quoi le projet tente de remédier.
Un objectif central est d’améliorer les conditions de vie de la population dans les régions frontalières avec le Mali et le Niger. Cela implique aussi de définir et marquer le tracé des frontières là où cela n’a pas été fait ou ne l’a été que de manière insuffisante. Pour pouvoir garantir l’accès à de l’eau potable salubre, aux soins médicaux, à l’éducation et à l’hygiène, il est prévu de développer les infrastructures. Pour ce faire, des ateliers ont d’abord été organisés avec les communes et municipalités afin d’identifier les besoins, par exemple concernant les puits, les écoles, les dispensaires et les latrines. Les projets de construction et/ou les travaux de remise en état seront réalisés dans les régions du projet au Burkina Faso, mais les populations du Mali et du Niger doivent également bénéficier des services sociaux.
Ces mesures permettent d’améliorer l’accès aux services de base tout en renforçant la présence de l’État dans les régions reculées de même que la confiance de la population dans le gouvernement du pays. En outre, le développement des infrastructures ne crée pas seulement des opportunités de revenus à court terme, mais tend aussi à promouvoir à long terme l’emploi dans les régions.